Page:Fouqué - Les Tremblements de terre.djvu/131

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tance. Cependant, en attendant que ce résultat désirable soit atteint, l’institution d’une bonne organisation peut encore conduire à l’établissement de données nombreuses et intéressantes, et surtout contribuer puissamment à faire rejeter les théories bizarres qu’a fait surgir de tout temps la considération des phénomènes séismiques.

A. Heim a rendu un véritable service à la science en montrant que, même en l’absence d’observatoires et d’instruments spéciaux, on pouvait encore faire des progrès dans la connaissance des séismes, à la condition de réunir un groupe nombreux d’hommes attentifs, capables de conserver leur sang-froid au moment où le sol s’ébranle sous leurs pas, demeurant en relations suivies les uns avec les autres et stationnant en des localités diverses sur l’étendue d’une région sujette aux cataclysmes séismiques. Tel a été le but de la notice et du questionnaire qu’il a rédigés en 1879, et c’est encore pour arriver à ce résultat qu’il a publié[1] le compte rendu détaillé d’une conférence dans laquelle il faisait appel à tous les amis de la science, s’adressant non seulement aux naturalistes de profession, mais encore à tous ceux qui s’intéressent aux choses de la nature. L’organisation remarquable du service séismique en Suisse et son développement rapide ont été la conséquence de cet appel chaleureux ; de toutes parts ont surgi des observateurs volontaires ; tous les tremblements de terre se produisant sur le sol helvétique ont été signalés et étudiés dans

  1. Bulletin de l’Association scientifique de France en 1880.