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trait géologique spécial ; on les trouve particulièrement situés sur le trajet de quelques rivières au cours torrentiel, au fond d’une vallée profondément encaissée qui représente une ligne de dislocation. Parfois même, cette disposition est accentuée, lorsque l’épicentre a son point médian au lieu où s’abouchent deux ravins de ce genre.

Sept tremblements de terre ont un épicentre sensiblement elliptique, en rapport évident avec les accidents orographiques du pays. Enfin, parmi les deux derniers, l’un embrasse la moitié occidentale de la Suisse, une partie de la Savoie et de la Bresse, et l’autre a atteint la Suisse presque tout entière avec une partie du Piémont et de la Lombardie. L’épicentre du premier est allongé dans la direction des montagnes du Jura ; celui du second s’étend de l’est à l’ouest, en suivant le trajet de la chaîne principale des Alpes.

Dans le cours d’un tremblement de terre on a aussi observé que deux commotions qui se suivaient à bref intervalle ne présentaient pas toujours le même épicentre. Un exemple remarquable de cette variation a été constaté par le professeur Soret, lors du tremblement de terre qui a ébranlé la Savoie, une partie de la Suisse et l’est de la France, dans la nuit du 21 au 22 juillet 1881 (fig. 2). Ce tremblement a été caractérisé par deux secousses principales, la première survenue à minuit, la seconde à 2h 45min du matin. L’épicentre de la première secousse était allongé dans la direction N.N.E., et celui de la seconde dans la direction N.N.O.