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a opéré sur des échantillons de diverses roches, taillés sous formes de cubes, et a déterminé leur compressibilité, ce qui lui a permis de fixer leur module d’élasticité et, par suite, la vitesse de propagation du mouvement dans un milieu composé de même matière[1].

Dans une seconde série, il a fixé la valeur de ce module en établissant la hauteur à laquelle une bille d’ivoire tombée d’une hauteur connue rebondissait après avoir frappé une roche soumise à l’expérience.

La bille tombant d’une hauteur de 1m,50 sur du schiste quartzeux rebondissait de 0m,70, tandis que, frappant la plaque de schiste micacé, elle ne remontait qu’à une hauteur de 0m,45. Ces observations l’ont conduit pour la propagation du mouvement dans le quartz schisteux à une vitesse d’environ 3600 mètres par seconde et dans le schiste micacé à une vitesse d’à peu près 3400 mètres.

Or des expériences faites sur le terrain par ce savant distingué, lui ayant appris, d’autre part, comme nous le verrons ci-après, que dans les mêmes roches en place les commotions se propageaient bien plus lentement à cause du défaut d’homogénéité du milieu parcouru, il est arrivé à cette conclusion que les 7/8 de la vitesse de propagation dans un solide compact se trouvaient perdus dans les conditions normales en raison de l’hétérogénéité et de la discontinuité des matières rocheuses telles que la nature les présente.

  1. Les cubes employés avaient 18 millimètres de côté. Les matières expérimentées ont été le quartz et le schiste micacé de Holyhead (Anglesey). (R. Mallet, Phil. Transc., 1862, p. 663.)