Page:Fouqué - Les Tremblements de terre.djvu/289

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paléozoïques, mais encore les assises secondaires de la contrée. Les calcaires jurassiques, en raison de leur compacité, ont été particulièrement redressés et se sont maintenus ensuite dans la situation que leur ont donnée les mouvements du sol. C’est pourquoi on les voit former les parties les plus saillantes de la crête de la sierra Tejeda, et, en même temps, on les retrouve au fond des gorges de Gobantès où elles se montrent comme des murailles à pic constituant les parois du ravin.

Ainsi, dans toute l’étendue du district ravagé par le tremblement de terre du 25 décembre 1884, il n’y a jamais eu aucune éruption volcanique, on n’observe pas même de roche éruptive ancienne, mais en revanche, le sol a subi des dislocations considérables et le métamorphisme intense de la plupart des roches qu’on y constate atteste une mise en jeu puissante des forces souterraines. Or, on sait que les régions qui présentent ce caractère sont l’un des sièges de prédilection des phénomènes séismiques.

La péninsule ibérique a été de tous temps fortement éprouvée par les tremblements de terre ; cependant, les provinces qui la composent sont, à cet égard, très inégalement partagées. Tout le centre et le nord-ouest de l’Espagne paraissent être à l’abri de ces redoutables phénomènes. Dans les provinces de Galice et de Léon, dans la vieille et la nouvelle Castille, on n’a jamais éprouvé de tremblements de terre désastreux, et l’on n’y sent jamais que très légèrement l’action des séismes les plus violents parmi ceux qui désolent les provinces voisines. L’Anda-