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CHAPITRE I

la superficie ; elle varie aussi selon le milieu dans lequel le corps est plongé ; mais la conducibilité propre ne peut changer qu’avec la nature du solide.

Ces trois qualités élémentaires sont représentées dans nos formules par des nombres constants, et la théorie indique elle-même les expériences propres à en mesurer la valeur. Dès qu’ils sont déterminés, toutes les questions relatives à la propagation de la chaleur ne dépendent que de l’analyse numérique. La connaissance de ces propriétés spécifiques peut être immédiatement utile dans plusieurs applications des sciences physiques ; elle est d’ailleurs un élément de l’étude et de la description des diverses substances. C’est connaître très-imparfaitement les corps, que d’ignorer les rapports qu’ils ont avec un des principaux agents de la nature. En général, il n’y a aucune théorie mathématique qui ait plus de rapport que celle-ci avec l’économie publique, puisqu’elle peut servir à éclairer et à perfectionner l’usage des arts nombreux qui sont fondés sur l’emploi de la chaleur.

12.

La question des températures terrestres offre une des plus belles applications de la théorie de la chaleur ; voici l’idée générale que l’on peut s’en former. Les différentes parties de la surface du globe sont inégalement exposées à l’impression des rayons solaires ; l’intensité de cette action dépend de la latitude du lieu ; elle change aussi pendant la durée du jour et pendant celle de l’année, et est assujétie à d’autres inégalités moins sensibles. Il est évident qu’il existe, entre cet état variable de la surface et celui des températures intérieures, une relation nécessaire que l’on peut déduire de la