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THÉORIE DE LA CHALEUR.

de transmettre la chaleur de molécule à molécule, et la valeur numérique de leur conducibilité varie suivant la nature de ces substances ; mais on en observe difficilement l’effet dans les liquides, parce que leurs molécules changent de situation en changeant de température. C’est de ce déplacement continuel que résulte principalement la propagation de la chaleur, toutes les fois que les parties inférieures de la masse sont les plus exposées à l’action du foyer. Si, au contraire, on applique le foyer à la partie de la masse qui est la plus élevée, comme cela avait lieu dans plusieurs de nos expériences, la transmission de la chaleur, qui est très-lente, n’occasionne aucun déplacement, à moins que l’accroissement de la température ne diminue le volume, ce que l’on remarque en effet dans des cas singuliers voisins des changements d’état.

38.

À cet exposé des résultats principaux des observations, il faut ajouter une remarque générale sur l’équilibre des températures ; elle consiste en ce que les différents corps qui sont placés dans un même lieu, dont toutes les parties sont et demeurent également échauffées, y acquièrent aussi une température commune et permanente.

Supposons que tous les points d’une masse M aient une température commune et constante qui est entretenue par une cause quelconque : si l’on met un corps moindre m en contact parfait avec la masse M, il prendra la température commune À la vérité, ce résultat n’aurait lieu rigoureusement qu’après un temps infini ; mais le sens précis de la proposition est que si le corps m avait la température avant d’être mis en contact, il la conserverait sans aucun