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THÉORIE DE LA CHALEUR.

d’irradiation, mais ses effets sensibles différent selon la nature des corps.

53.

La chaleur est le principe de toute élasticité ; c’est sa force répulsive qui conserve la figure des masses solides, et le volume des liquides. Dans les substances solides, les molécules voisines céderaient à leur attraction mutuelle, si son effet n’était pas détruit par la chaleur qui les sépare.

Cette force élastique est d’autant plus grande que la température est plus élevée ; c’est pour cela que les corps se dilatent ou se condensent, lorsqu’on élève ou lorsqu’on abaisse leur température.

54.

L’équilibre qui subsiste dans l’intérieur d’une masse solide entre la force répulsive de la chaleur et l’attraction moléculaire est stable ; c’est-à-dire qu’il se rétablit de lui-même lorsqu’il est troublé par une cause accidentelle. Si les molécules sont placées à la distance qui convenait à l’équilibre, et si une force extérieure vient à augmenter cette distance sans que la température soit changée, l’effet de l’attraction commence à surpasser celui de la chaleur, et ramène les molécules à leur position primitive, après une multitude d’oscillations qui deviennent de plus en plus insensibles.

Un effet semblable s’opère en sens opposé lorsqu’une cause mécanique diminue la distance primitive des molécules ; telle est l’origine des vibrations des corps sonores ou flexibles, et de tous les effets de leur élasticité.

55.

Dans l’état liquide ou aériforme, la compression extérieure s’ajoute ou supplée à l’attraction moléculaire, et, s’exerçant