Page:Fournier - Le Théâtre français au XVIe et au XVIIe siècle, t. 1, Garnier.djvu/39

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Je me plaisais adonc

Aux gentilles délicatesses, [775]

À l'heur, aux ébats, aux caresses

Que l'on reçoit ici, au prix

Des maux où nous étions appris.

Florimond


Je meure, c'est chose terrible

Qu'il est presque au monde impossible [780]

De trouver un, qui ne peut être

Contraire au penser de son maître :

En cela je me déplaisais

Où te plaire tu t'amusais.

Arnault


Pourquoi Monsieur?

Florimond


Car cette pompe [785]

Et bravade mollement trompe

Les plus enflammés de courage :

Et nos Gentilshommes font rage

D'excéder même l'excessif,

C'est ce qui me rendait pensif, [790]

Et en moi-même me plaignant,

Quand tu t'en venais trépignant

Pour me trouver.

Arnault


Pourtant Monsieur,

Sauf toujours votre avis meilleur,

Il me semble que c'est à ceux [795]

Qui n'ont point été paresseux

De maintenir le droit de France,

Opposant leur vie à l'outrance

De ces aiglons Impériaux,

Après tant et tant de travaux, [800]

D'avoir pour rafraîchissement

En volupté contentement :

Non pas à ces pourceaux nourris

Dedans ce grand tect de Paris,

Qui n'oseraient d'un jet de pierre [805]

Éloigner les yeux de leur terre :

Non à plusieurs larrons honnêtes,

Qui n'étant faits que pour des bêtes

D'un visage humain emmasquées,