Page:Fournier - Le Théâtre français au XVIe et au XVIIe siècle, t. 1, Garnier.djvu/42

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J'espère encor de faire mieux.

Florimond


Et ore que suis ocieux [890]

À notre Dame m'en irai,

Où pendant me promènerai

Faisant la cour à mes pensées.

Arnault


Qu'elles soient bien caressées :

Car c'est le lieu où se retire [895]

L'amant, qui serf de son martyre

Fait maint regret, comme maint tour.

Florimond


Va va.

Arnault


Je suis jà de retour.



Scène III



Hélène, soeur de l'Abbé..


Hélène


Si l'oeil trompé ne me déçoit,

Par la rue au matin passait [900]

Florimond, ainsi qu'il me semble :

Dont ainsi Dieu m'aime, je tremble,

Ayant peur que quelque fortune

Soit à quelques-uns importune :

Car je connais bien son courage, [905]

Impatient de quelque outrage.

Il m'avait par longtemps servie,

Et me vouait quasi sa vie

Mais vaincu par mon chaste coeur

De son amour s'est fait vainqueur. [910]

Combien qu'outre le dernier point

Florimond ne me déplût point ;

Et me laissant, comme j'ai su,

D'une Alix a été déçu,

Fille qu'il pensait avoir seul, [915]

Qui faisait de plusieurs recueil :

Mêmes avant qu'il eût été

Deux jours hors de cette cité,

Piquant à la guerre d'Allemagne,

Cette maraude, cette cagne, [920]

Énamoura l'Abbé mon frère,

Si bien qu'elle trouva manière