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FARCES TABARINIQUES.

puis je voiidrois estre tout seul aux nopces : jamais vous ne vistes uu tel escrimeur de dents.

LUCAS ET FRANCISQUINE.

LUCAS.

pauvre Lucas ! tu sens bien maintenant l’usiifruict de tes desbauches. Dès mon jeune temps je n’ay faict autre chose que hanter les cabarets et les tavernes ; maintenant on me poursuit de tous costez ; les scrgens sont tousjours aux environs de ma porte ; je ne peux sortir de mon logis qu’on ne me guette au passage.

FRANCISQUINE.

Mercy de ma vie, où allez vous ? N’avez vous point de honte de sortir ? Ne voyez vous pas que les sergens vous mettront la main sur le colet ?

LUCAS.

Les sergens sont dangereux, car ils sont pires que les diables : les diables ne tourmentent que l’ame, mais ceux-cy tourmentent l’ame et le corps.

FRANCISQUINE.

Que ferions-nous si on vous menoit à la Conciergerie ou au Chastellet ? Il est impossible de vous arrester en une place.

LUCAS.

Quel bruit entends-je ? On frappe à la porte de derrière ; ce sont des ser^ens sans doute : me voila jxTdu ! Où me cacheray-fe ?

FRANCISQUINE.

Ne voila pas ce que j’ay tousjours dit ? Quel remède maintenant ? car s’ils vous aperçoivent, nous sommes pris. Il faut se résoudre devant qu’ils arrivent icy. J’ay un sac en nostre chambre de devant, il vous laut mettre dedans ; on n’y prendra pas garde. {Frmicisquine enferme Lucas dans un sac.)

LUCAS.

Ah ! pauvre homme, je suis réduit à une fascheusc cadene *.

. Catcna, chaîne ; de cadène, on a fait cadenê »  »