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Scène II

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Guillaume, Matthieu, Hélène, Eugène, Messire Jean.


Guillaume


Encores que les maux soufferts, [1645]

Et ceux qui sont encore offerts

Me soient griefs, Sire, mon ami,

Si est-ce que presque à demi

Je suis en ce lieu soulagé.

A a que je suis bien allégé [1650]

D'être sous la tutelle et garde

D'un homme tant saint qui me garde.

Sire vous ne pourriez pas croire

De quel amour il m'aime, voire

Jusques à prendre tant d'émoi [1655]

De venir même au soir chez moi

Pour voit si je me porte bien,

Il ne souffrirait pas en rien

Qu'on nous fît ou tort, ou diffame :

Il aime si très tant ma femme, [1660]

Que plus en plus la prend sous soi.

Matthieu


Sus donc, courage éveille-toi

Mon bon ami, et ne te fâche,

Je te ferais quelque relâche,

S'il était en moi volontiers : [1665]

Mais j'ai affaire de deniers.

Guillaume


Payer faut, ou tenir prison.

Matthieu


C'est bien entendu la raison :

J'aime ces gens qui quand ils doivent,

Volontiers le quitte reçoivent. [1670]

Hélène


Vos raisons ont tant de pouvoir

Sur ce mien débile savoir,

Que répondre je ne saurais :

Et quand encore je pourrais,

Que gagne-t-on de contester [1675]

Quand on s'y voit nécessiter ?

L'amour, Frère, que je vous porte,