SCÈNE VIII. Lysandre, Alcidon, Phalante, Filidan, Amidor, Mélisse, Hespérie, Sestiane.
Vous voilà bien satisfait c'est ce qui nous contente.
Mais en voici quelque autre.
Ah ! Bons Dieux, c'est Phalante.
Celui dont la richesse est sans comparaison. [1935]
Surtout je suis épris de sa belle maison.
Mélisse à son bonheur aurait l'esprit contraire
Ne trouvant point en lui de quoi se satisfaire.
Au récit de ses biens je m'en vais l'engager ;
Et l'humeur de mélisse en pourrait bien changer. [1940]
Pour passer avec vous l'accord du mariage.
Il faut voir votre père avant que l'on s'engage.
Il est mort, et ma mère.
Ô Dieux ! Quelle douceur !
Déjà de tous ces biens vous êtes possesseur ?
Non, de biens j'en ai peu, mes oncles m'entretiennent. [1945]
Ceux à qui tous ces biens maintenant appartiennent,
N'ont point doncques d'enfants ? Et vous en héritez ?
D'enfants ? Ils en ont tous en quelques quantités ;
Mais ils sont tous mal saints, les uns son pulmoniques,
Les autres caterreux, les autres hydropiques ; [1950]
Ils ont la mine au moins de tomber en ces maux :
Puis à quoi sont sujets les mortels animaux ?
Il ne faut qu'un malheur, une peste, une guerre,
Pour mettre en un moment tous ces parents par terre :
Alors me voilà riche, et ne savez-vous pas [1955]
Qu'on voit en peu de jours tant de têtes à bas ?
Ce sont là vos trésors ? C'est là cette abondance ?
La mort de vos parents est donc votre espérance ?