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SCÈNE VIII. Lysandre, Alcidon, Phalante, Filidan, Amidor, Mélisse, Hespérie, Sestiane.

LYSANDRE
.


Vous voilà bien satisfait c'est ce qui nous contente.

Mais en voici quelque autre.

ALCIDON
.


Ah ! Bons Dieux, c'est Phalante.

Celui dont la richesse est sans comparaison. [1935]

Surtout je suis épris de sa belle maison.

Mélisse à son bonheur aurait l'esprit contraire

Ne trouvant point en lui de quoi se satisfaire.

LYSANDRE
.


Au récit de ses biens je m'en vais l'engager ;

Et l'humeur de mélisse en pourrait bien changer. [1940]

Pour passer avec vous l'accord du mariage.

Il faut voir votre père avant que l'on s'engage.

PHALANTE
.


Il est mort, et ma mère.

LYSANDRE
.


Ô Dieux ! Quelle douceur !

Déjà de tous ces biens vous êtes possesseur ?

PHALANTE
.


Non, de biens j'en ai peu, mes oncles m'entretiennent. [1945]

LYSANDRE
.


Ceux à qui tous ces biens maintenant appartiennent,

N'ont point doncques d'enfants ? Et vous en héritez ?

PHALANTE
.


D'enfants ? Ils en ont tous en quelques quantités ;

Mais ils sont tous mal saints, les uns son pulmoniques,

Les autres caterreux, les autres hydropiques ; [1950]

Ils ont la mine au moins de tomber en ces maux :

Puis à quoi sont sujets les mortels animaux ?

Il ne faut qu'un malheur, une peste, une guerre,

Pour mettre en un moment tous ces parents par terre :

Alors me voilà riche, et ne savez-vous pas [1955]

Qu'on voit en peu de jours tant de têtes à bas ?

LYSANDRE
.


Ce sont là vos trésors ? C'est là cette abondance ?

ALCIDON
.


La mort de vos parents est donc votre espérance ?