Page:Fournier - Mon encrier (recueil posthume d'études et d'articles choisis dont deux inédits), Tome I, 1922.djvu/100

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NOTRE DÉPUTATION

cependant, à un certain degré, et qui prétendra le contraire ?

Il ne l’a pas voulu.

Vingt fois, dans des circonstances où tout dépendait d’un mot de sa bouche, on l’a vu sacrifier froidement un homme sérieux aux intrigues d’un comédien. Conséquent, sinon avec ses principes du moins avec ses instincts, il a voulu s’entourer, autant qu’il l’a pu, de mentalités inférieures.

Ce que M. Laurier veut à Ottawa, en effet, pour représenter la province de Québec, ce sont des hommes qui votent — et rien autre chose. Moins ils penseront, mieux ils voteront.

Mais enfin, on n’a pas encore écrit à la porte du parlement : défense à l’esprit d’entrer. Malgré tous les vœux du premier-ministre, il se glisse toujours, parmi la cinquantaine de partisans que lui envoie sa province, un petit nombre d’hommes intelligents. C’est en faveur de ceux-là que je faisais, je crois, une réserve au cours d’un article antérieur.

Je connais à Ottawa quelques députés qui auraient le goût et l’ambition de faire du travail, de se cultiver et d’apprendre quelque chose. Vous vous imaginez peut-être que ce sont les préférés du premier-ministre ; qu’il les encourage à s’intéresser de plus en plus aux questions publiques ; enfin qu’il les aide de son expérience et de