Page:Fournier - Mon encrier (recueil posthume d'études et d'articles choisis dont deux inédits), Tome I, 1922.djvu/182

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Cette page a été validée par deux contributeurs.
167
LA FAILLITE (?) DU NATIONALISME

ter de ce jour sera celle du Devoir, on ne saurait conseiller, pour commencer, de lecture plus profitable que cet article, raccourci particulièrement frappant de toutes les contradictions et de toutes les jongleries subséquentes du maître. Voyons plutôt.

M. Bourassa, entrant tout de suite dans le vif de son sujet, exprime d’abord un regret, — le regret qu’il a de constater chez la plupart de ses compatriotes, « en face des problèmes troublants que la guerre a posés », « l’absence à peu près complète du sentiment des responsabilités réelles du Canada comme nation ».

Tout le monde a parlé, depuis un mois, des devoirs du Canada envers l’Angleterre ou la France. Combien se sont inquiétés des devoirs du Canada envers lui-même ?

Quant à lui, c’est d’abord et avant tout de ces devoirs qu’il se préoccupera : dans l’étude de la question qui se pose, il n’entend considérer, en dehors de nos obligations réelles, que le bien du pays, il ne veut se placer à d’autre point de vue que celui de l’intérêt canadien.

Or, quelles sont dans cette guerre les obligations du Canada, et quel est son intérêt ? Est-il seulement besoin de le demander ?

Le Canada, dépendance irresponsable de la Grande-Bretagne, n’a aucune obligation morale ou constitutionnelle, ni aucun intérêt immédiat dans le conflit actuel.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

La Grande-Bretagne elle-même court dans cette guerre un minimum de danger et y trouvera, quoi qu’il arrive, de fort beaux bénéfices.