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MON ENCRIER

toutes les apparences, ce petit peuple, bientôt perdu au milieu de cent cinquante millions d’hommes d’autre origine, étonnera une fois de plus ceux qui l’auront cru mort. Après l’avoir vu écrire, de 1608 à 1867, les plus belles pages peut-être de l’histoire de ce continent, on aura pu croire pendant quelques années qu’il allait faire banqueroute à sa mission. Mais il saura se ressaisir et reprendre la tradition momentanément interrompue. Il ne sera pas dit que tant d’efforts auront été dépensés en vain, et que tant de travaux et de combats, de sueurs et de sang, n’auront servi qu’à préparer la gloire des derniers décorés.

L’humiliation qu’on nous a imposée, en fouettant notre fierté nationale, n’aura servi en définitive qu’à hâter l’heure de notre réveil. Et tel est le message que vous pourrez rapporter au Roi…