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LA STATUE DE MERCIER

tance ont-ils de plus en son esprit que la révolution de Nicaragua, la révolte des Hindous, ou n’importe quel événement de politique étrangère ? En quoi parlent-ils plus à son imagination ou à sa sensibilité ? Et pourquoi la statue de Mercier, en un mot, l’inspirerait-elle plus que celle qu’on pourrait lui commander demain pour tel magistrat d’Espagne ou tel ministre du Chili ?

Vous avez entendu parler des boulevards de Paris et de leurs terrasses. C’est là, dans cette atmosphère hautement raffinée, que les Canadiens de passage à Paris vont quelquefois promener leur nostalgie, et c’est là que M. Chevré a appris à connaître Mercier et à nous connaître. C’est là qu’il a rencontré par hasard M. Philéas Corriveau, de Québec, pilier des lobbies pendant la session et du Club de la Garnison le reste de l’année ; M. Alexandre Taschereau, que vous connaissez ; M. Turgeon… C’est dans la compagnie de ces messieurs, et c’est à cet endroit, qu’il a commencé à aimer la province de Québec et les Canadiens français, qu’il s’est imprégné de nos sentiments et de notre idéal.

Et voici maintenant Laliberté, sculpteur canadien…

Vers 1900 nous arrivait à Montréal, du fond des Cantons de l’Est, un jeune homme de dix-neuf ans qui voulait faire un sculpteur. Dans