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prudent d’appeler le prêtre. Le père Braise était condamné. Le vieillard reçut avec piété et résignation les derniers sacrements et mourut comme il avait vécu ; en homme de bien. C’était le 22 février.

Nous ne dirons pas la douleur de Céline et de Mérance. Nous signalerons seulement le concours immense de personnes qui accoururent aux funérailles, de tous les coins du comté ; preuves non équivoques de l’estime et de la vénération dont jouissait Ambroise Larrivée.

L’ouverture du testament qui se fit le lendemain, n’apprit rien à personne, car le père Braise n’avait jamais caché ses intentions. Outre une somme rondelette destinée à faire célébrer des messes pour le repos de son âme, le testateur assignait une forte rente à sa sœur Mérance. Quant au bien, il revenait aux enfants de Céline ; celle-ci n’en pouvait avoir que la jouissance et l’usufruit, sa vie durant.

Les parents réunis furent tous d’accord de mettre le bien à ferme, en attendant que Céline put en prendre possession par son mariage.

Les choses en étaient là, lorsque le 10 mai, Cyprien arriva des chantiers.


V

Dès que Cyprien fut mis au courant de la situation, il se porta sans retard comme fermier, et ne tarda pas à prendre, comme tel, possession de ses droits. Les semences étaient terminées lorsque les négociations s’achevèrent. Aussi Cy-