Page:Fréchette - Les Fleurs boréales.djvu/9

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III

Ô grand Meschacébé ! — voyageur taciturne,
Bien des fois, au rayon de l’étoile nocturne,
Sur tes bords endormis je suis venu m’asseoir ;
Et là, seul et rêveur, perdu sous les grands ormes,
J’ai souvent du regard suivi d’étranges formes
Glissant dans les brumes du soir.

Tantôt je croyais voir, sous les vertes arcades,
Du fatal de Soto passer les cavalcades,
En jetant au désert un défi solennel !
Tantôt, c’était Marquette errant dans la prairie,
Impatient d’offrir un monde à sa patrie,
Et des âmes à l’Éternel !