Page:Fréchette - Poésies choisies, I, 1908.djvu/187

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à la grève,
L’Atalante, enfermée en un cercle de feu,
Luttait depuis l’aurore à la grâce de Dieu.
Trois gros vaisseaux anglais la foudroyaient ; et seule,
Contre cent vingt canons chargés jusqu’à la gueule
Et vomissant sur elle une averse de fer,
L’Atalante échouée affrontait cet enfer.

Vauquelain, un héros qu’eût envié la Grèce,
Défendant jusqu’au bout sa corvette en détresse,
Au seul mât que n’eût point rasé le tourbillon,
Dans la tempête avait cloué son pavillon.
Et, sombre, il regardait beaupré, chaînes, cordages,
Grands huniers en lambeaux, lourds éclats de bordages,
Vergues et galhaubans, guindeaux, câbles, crampons,
Sous les chocs meurtries qui labouraient les ponts,
Avec des cliquetis horribles de ferrailles,
Pêle-mêle sauter dans des vols de mitrailles.

Sur le vaisseau mourant rien qui ne soit atteint.