Page:Fréchette - Poésies choisies, I, 1908.djvu/188

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De ses seize canons le dernier s’est éteint,
En jetant je ne sais quel hoquet d’agonie.
― Commandant, dit quelqu’un, la bataille est finie ;
La sainte-barbe est vide, et je suis seul debout ! ―

Et l’artilleur blessé s’affaissa tout à coup,
Laissant Vauquelain seul sur l’épave croulante
Qui, le matin encor, se nommait l’Atalante.
L’incendie attaquait le vaisseau par l’avant.
Alors, du grand désastre unique survivant,
Au pied du tronçon noir où la bannière blanche
Claquait encore au vent de la sombre avalanche,
Le vaincu du destin se coucha pour pleurer.