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II
Amérique ! — salut à toi, beau sol natal !
Toi, la reine et l’orgueil du ciel occidental !
Toi qui, comme Vénus, montas du sein de l’onde,
Et du poids de ta conque équilibras le monde !
Quand, le front couronné de tes arbres géants,
Vierge, tu secouais au bord des océans,
Ton voile aux plis baignés de lueurs diaphanes ;
Quand drapés dans leurs flots de flottantes lianes,
Tes grands bois ténébreux, tout pleins d’oiseaux chanteurs
Imprégnèrent les vents de leurs âcres senteurs ;
Quand ton mouvant réseau d’aurores boréales
Révéla les splendeurs de tes nuits idéales ;
Quand tes fleuves sans fin, tes monts aux fiers sommets,
Si sauvages jadis et si beaux désormais,
Déployèrent au loin leurs grandeurs infinies,