Page:Fréchette - Poésies choisies, I, 1908.djvu/267

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Et l’étend raide mort d’un coup de pistolet.

Mais, presque au même instant, un énorme boulet
Fait voler en éclats la grand’porte de chêne.
Alors des assiégeants la horde se déchaîne.
On envahit l’église armé jusques aux dents,
Et l’assaut du dehors recommence au dedans.

― Hourra ! criait Chénier ; hardi ! sus aux despotes !
Montrons-leur ce que c’est que des francs patriotes !...

Et des jubés croulants, du haut des escaliers,
À l’abri de l’autel, derrière les piliers,
De partout corps à corps s’engagea la mêlée.

La lutte fut sauvage, implacable, affolée.
Nul temps de recharger les armes, à ce point
Qu’on se prend aux cheveux, qu’on se frappe du poing.
Ils sont deux mille au moins contre cent, mais n’importe
On se tue au balustre, on s’écrase à la porte ;
La masse ondule ; on va poussant et repoussant,
Fou de rage, assoiffé de carnage et de sang...
Enfin l’Anglais recule, et Colborne en furie