Page:Fréchette - Poésies choisies, I, 1908.djvu/284

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Il en est qui rendraient des points à la couleuvre
Pour faire en serpentant leur tortueux chemin.

Et puis, messieurs vous font passer à l’examen !
Quand on ne peut comme eux se faire à tous les rôles,
On n’est que des cerveaux brûlés, ou bien des drôles.
Charmant d’avoir affaire à de pareils grands cœurs !

Mais laissons de côté rancunes et rancœurs.
Je voulais, mes enfants, tout bonnement vous dire
Que j’étais patriote alors, et pas pour rire !
J’en ai vu la Bermude, ― un pays, en passant,
Sans pareil pour qui veut faire du mauvais sang ;
Un pays bien choisi pour abrutir un homme ; ―
Eh bien, mes compagnons pourront vous dire comme
J’ai toujours été fier, en mes meilleurs instants,
D’avoir été, comme eux, l’un des fous de mon temps !
Je me moque du reste.

                           Et puis voyons, que diantre !
Si nous étions restés, comme on dit, à plat ventre,
Ainsi que j’en connais, courbés sous le mépris
De ceux qui nous voulaient aplatir à tout prix ;