Page:Fréchette - Poésies choisies, I, 1908.djvu/346

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Non ! quel que soit l’obstacle à franchir ou briser,
Ton bras sait entreprendre et ton cœur sait oser.

En avant donc ! courage ! entre dans la carrière ;
Laisse les indécis regarder en arrière !
Toi, marche sans pâlir tout droit vers le grand but.
Pour le bonheur commun chacun son attribut :
Le tien, c’est d’affermir la nef européenne,
De retrouver l’Éden, de combler la Jéhenne,
De cimenter la paix entre tous les pouvoirs,
D’équilibrer partout les droits et les devoirs,
Aux rayons du progrès d’ouvrir toutes les caves,
D’apprivoiser les loups qui rodent les yeux caves,
Et, vers les grands sommets, dans les pures clartés
Que verse le soleil des saintes libertés,
― Sommets où l’avenir a taillé son domaine, ―
De diriger enfin la caravane humaine.
Oh ! la tâche est bien rude, et grave est le danger.
Je le sens, tu verras contre toi s’insurger