Page:Fraigneau - Rouen Bizarre.djvu/116

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hâte quelques « types ; » voici un collégien qui s’est échappé « du bahut » pour quelques heures ; voici le traditionnel pioupiou.

Et devant ce public, toujours renouvelé et toujours le même, passe le défilé sempiternel des escrocs, des voleurs, des vagabonds et des mendians.

À la longue, les « fidèles » de la correctionnelle finissent par être blasés ; ils ne rient plus, ils ne sont plus émus. Mais l’habitude est contractée : aussitôt qu’ils ont marché dix minutes, sans savoir où ils voulaient aller, ils se trouvent devant le grand escalier de pierre du Palais-de-Justice.

Habitude peu funeste, en somme, et qui est moins nuisible pour la santé et pour la bourse que celle des cabarets. Seulement, ô fidèles de la correctionnelle qui vous tenez debout derrière la barrière de bois, puissiez-vous être préservés de jamais vous asseoir de l’autre côté, sur la banquette de bois du « premier rôle, » entre deux gendarmes !

Il y a encore une autre manière de s’amuser, puisque tous les goûts sont dans la nature et qu’on voit même des gens risquer de se casser le cou ou d’être ramassés en bouillie