Page:Fraigneau - Rouen Bizarre.djvu/139

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dans le même lieu ; il semble qu’on les ait éloignés de la ville pour les rapprocher du cimetière.

Si le visiteur est pris d’un indéfinissable sentiment de tristesse lorsqu’il met le pied dans un de ces asiles d’aliénés, il emporte, du moins, en s’en allant, la consolation de se dire que l’homme sain d’esprit n’a rien épargné pour alléger les souffrances de ses frères infortunés. Quatre-Mares et Saint-Yon sont les preuves admirables des progrès accomplis par la charité dans le traitement de la folie.

Qu’on imagine une colonie, mais une colonie modèle, où rien ne manque aux besoins des habitans ; où une population de 2,000 âmes trouve presque tous ses moyens d’existence sans être forcée de les chercher au dehors ; où le gouvernement de deux habiles directeurs fait fonctionner un personnel nombreux ; où la règle est observée scrupuleusement chaque jour, sans une défaillance, sans un symptôme de mauvaise volonté.

Celui qui parcourt ces innombrables bâtimens, et il faut plus d’un jour pour le faire, est émerveillé de l’ordre, de la propreté, de l'aménagement confortable, de la discipline qu’il rencontre partout.

Il serait impossible de faire ici une descrip-