Page:Fraigneau - Rouen Bizarre.djvu/282

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point commencé il y a vingt ans. Le théâtre a bien perdu, je vous le promets. » Ici, Ferrand ne dit point toute sa pensée, qu’il complète ainsi dans le Faux Jardinier :

 
Voltaire avait un cœur bien tendre,
C’est une justice à lui rendre.
Molière aussi ne l’avait pas.
Je suis venu trop tard, hélas !
Si avant eux l’on m’eût vu naître,
Lequel aurait osé paraître ?

Et de fait, lequel aurait osé se mesurer avec l’auteur de ces innombrables chefs-d’œuvre ? À partir du jour où il a saisi sa fertile plume, Ferrand enfante quatre ou cinq pièces par années. Il a toujours quelqu’impromptu à rimer, quelque scenario à échafauder :

 
Incessamment encore, quelque chose de nouveau,
Qui très souvent la nuit occupe mon cerveau.
Sans avoir jamais vu du tout François premier (?)
J’ai trois pièces assorties sous peu de mon chantier.

Il ne se passe pas un fait politique, une actualité, un fait divers, qu’il ne le mette sur le métier, C’est la Prise de Saint-Domingue par les Français, en l’an X. C’est le Meunier général, fait arrivé au général Le-