Page:Fraigneau - Rouen Bizarre.djvu/290

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le Mort vivant ou l’Auteur ressuscité, dans lequel il s’écriait :

Non, votre auteur n’est pas mort,
Ceux qui le disaient avaient tort.

D’autres déboires, du reste, attendaient Ferrand, déboires qui devaient le frapper dans ce qu’il avait de plus cher, dans son orgueil d’auteur. Qu’on se moquât de sa laideur, il était le premier à en rire, lui qui a tracé de sa personne le portrait suivant :

Cet auteur n’est ni beau ni laid,
Malgré sa figure antique,
Avec son nez de perroquet,
Sur la scène, il est très comique.

Il permettait même de contester son talent d’acteur, mais il ne put supporter qu’on l’attaquât dans sa gloire d’auteur dramatique. C’est cependant ce qu’osa Joseph-Barthélémy Bailly, un cordonnier de Forges, qui a écrit quelques vers anti-républicains et un curieux opuscule : Une Passion. Dans l’École des Poètes, comédie-vaudeville en un acte, en vers et en prose, parue en 1807, en pleine vogue de Ferrand, Bailly ne recula point devant le péril de maltraiter l’illustre