Page:Fraigneau - Rouen Bizarre.djvu/311

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lamentablement. Parmi ces apparitions terrifiantes, pitoyables et comiques, quelques-unes sont particulièrement restées dans l’esprit des anciens rouennais. Si nous exceptons ces types de mendiants dessinés par Langlois : joueur de clarinette aveugle portant son enfant sur le dos, et mendiant à la jambe de bois, accompagné d’un cerf apprivoisé, sur lesquels nous n’avons point de renseignements, voici tout d’abord Petit-Jean, qui vécut de 1820 à 1843, traînant sur le pavé de Rouen sa défroque militaire. Une très belle lithographie d’Auguste Lecuyer, tirée chez N. Périaux, nous montre cette figure osseuse, an grand nez accentué, retombant sur une bouche à lèvres épaisses à moitié entr’ouvertes. Les yeux égarés louchent légèrement, les cheveux frisés débordent sous un de ces énormes shakos tromblons de garde national, surmonté d’un panache qui se balance. Revêtu d’un habit bleu boutonné, dont les basques pendent par derrière, on d’une grosse veste ornée d’épaulettes, la poitrine couverte de décorations en