Page:Fraigneau - Rouen Bizarre.djvu/80

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pines, rend gracieuse, belle, aimable et poétique.

Peu à peu, le bruit grandit, les voix deviennent plus fortes ; le musicien est exténué ou il a roulé sous une table ; la chanteuse boit dans un coin avec un habitué ; il est tard, mais le patron annonce qu’il a obtenu du commissaire central la permission de une heure.

Alors il y a un hurrah parmi les assistans, et tandis que quelque visage pâle de femme attendant son homme, apparaît de la rue, à travers les carreaux, les consommateurs eux-mêmes sautent sur les trétaux ou sur une table. Ils ont soif maintenant d’applaudissemens.

Et chacun, se sentant l’étoffe d’un Paulus ou d’un Chaillier, entonne son air favori : quelque couplet mal retenu d’une scie populaire : « Guguss ! » — Il n’a pas d’parapluie ! » — « Il a z’un œil qui dit ! »

Notons cependant une différence très-saillante entre le civil « du boui-boui » et le militaire.

Le premier a un faible pour les chansons patriotiques, le second, pour les fantaisies gaies ou sentimentales. Chaque dimanche, dans un de ces endroits, on est certain, à un moment donné, de voir se lever quelque