Page:Fraigneau - Rouen Bizarre.djvu/85

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cette folle jeunesse qui se fatigue inutilement à monter avec rapidité la côte comme pour saisir un plaisir qui s’enfuit et qu’eux, les vieux, blasés maintenant, recherchent encore néanmoins, en souvenir du temps où ils dansaient comme les autres sur la terre durcie au rouleau.

On monte, on monte toujours ; les conversations deviennent plus animées, les visages plus rayonnans, à mesure qu’on approche du but. Enfin, nous y sommes ; c’est agreste, c’est charmant, un peu simple toutefois, mais au moins cela ne sent pas mauvais comme dans les assommoirs de la ville, où l’on se grise lourdement rien qu’on respirant les émanations de la « cicasse. »

Un petit corps de bâtiment généralement sur la rue ; la façade est ornée d’inscriptions de toutes sortes et de quelques peintures murales explicatives. Tantôt, une casserole dans laquelle, hanté sans doute de l’idée fixe du suicide, un lapin saute de lui-même. Cela veut dire : « Ici, l’on mange du lapin sauté. » Tantôt, une poule noire (couleur moins salissante), couvant des œufs d’un jaune superbe. « Ici, Les œufs à la coque sont excellens. » Der-