Page:François Hüe - Souvenirs du Baron Hüe publiés par le baron de Maricourt, 1903.djvu/18

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Il est auprès d’elle quand arrivent les événements de 1789, qui l’emplissent d’une anxiété toujours croissante. Son royalisme sans alliage s’épouvante chaque jour davantage de la marche croissante des événements. Il est à tout, il est partout. Dans les lieux publics, dans les clubs et les assemblées, on le voit aux aguets, saisissant les paroles hostiles à la Royauté, cherchant dans la mesure de ses moyens à se rendre utile à ses maîtres. Pressentant qu’il est à l’aube d’une grande et terrible époque de l’histoire, il se documente fiévreusement, prend des notes sur les événements journaliers et se montre, tour à tour, Spectateur et victime dans le grand drame de la Révolution française.

Plus tard, il rédigera ses souvenirs et les publiera partiellement à Londres, en 1806, sous le titre de Dernières années du Règne et de la Vie de Louis XVI, ouvrage maintenant épuisé et qui s’est endormi dans l’ombre tranquille de l’oubli.

Pendant la captivité de la famille royale, captivité qu’il tint à partager comme on le verra plus loin, il ne cesse d’entourer de soins ses augustes maîtres. Il en est récompensé par une phrase de l’immortel testament du roi Louis XVI qui le recommande à son infortuné fils.

Après le 21 janvier, c’est lui qui porte à la reine des nouvelles de ses enfants, c’est lui qui cherche

    d’officier de la chambre aux premiers valets de chambre du Roi. Le Conseil d’État décréta en 1778 que la noblesse héréditaire serait accordée à ceux de ces officiers qui seraient demeurés vingt ans en charge.