Page:François Hüe - Souvenirs du Baron Hüe publiés par le baron de Maricourt, 1903.djvu/109

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Une alcôve sans tentures ni rideaux renfermait une couchette qu’une vieille claie d’osier annonçait être remplie d’insectes.

Nous travaillâmes à rendre le plus propre possible et la chambre et le lit. Le Roi entra. Il ne témoigna ni surprise ni humeur. Des gravures, la plupart peu décentes, tapissaient les murs de la chambre. Il les ôta lui-même.

— Je ne veux pas, dit-il, laisser de pareils objets sous les yeux de ma fille.

Sa Majesté se coucha et dormit paisiblement.

Chamilly et moi nous restâmes assis toute la nuit auprès de son lit. Nous contemplions avec respect ce calme irréprochable de l’homme luttant contre l’infortune, et la domptant par son courage. Comment, disions-nous, celui qui sait exercer sur lui-même un semblable empire, ne serait-il pas fait pour commander aux autres ?

Cependant, le premier jour de son entrée au Temple, le Roi s’était fait un règlement de vie dont il ne s’écarta plus.

Lorsqu’il était habillé, il passait dans une tourelle, attenante à sa chambre. Il s’y renfermait, récitait ses prières et lisait jusqu’au moment du déjeuner. Alors, réuni avec sa famille, il ne la