Page:François Hüe - Souvenirs du Baron Hüe publiés par le baron de Maricourt, 1903.djvu/110

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quittait qu’après le souper. Remonté dans sa chambre, il rentrait dans sa petite tour et reprenait jusqu’à onze heures du soir, qu’il se couchait, ses occupations de la matinée.

Le cabinait de retraite de Sa Majesté n’avait d’autres meubles que quelques chaises et un guéridon sur lequel, entre autres livres, Elle trouvait l’Imitation de Jésus-Christ, qu’Elle lisait soir et matin. Ne pouvant, malgré ses demandes réitérées, obtenir la disposition d’une armoire qui se trouvait dans la chambre, je n’avais d’autres dépôts, pour les vêtements du Roi, qu’une table à jouer toute disloquée, et presque entièrement dégarnie de son tapis.

Vis-à-vis de la chambre du Roi, une pièce destinée à servir de cuisine, et qui en conservait les ustensiles, fut, durant plusieurs jours, le logement de Madame Élisabeth et de mademoiselle de Tourzel. On y avait dressé deux lits de sangle. Un très petit espace, qui n’avait de jour que par un châssis à vitrage adapté au toit, séparait cette cuisine de la chambre du Roi. C’était là que je couchais. Dès les premiers jours, le châssis fut entièrement couvert de maçonnerie sous prétexte que par cette ouverture je pouvais entretenir des intelligences avec la sentinelle placée sur la ter-