Page:François Hüe - Souvenirs du Baron Hüe publiés par le baron de Maricourt, 1903.djvu/166

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forces : mon cœur déjà tant agité par de violentes secousses ne put soutenir cette vive épreuve : je tombai sans connaissance. Le concierge qui survint me trouva dans cet état.

Le 14 septembre, des commissaires choisis parmi les officiers municipaux me firent subir un nouvel interrogatoire. Lorsqu’il fut terminé le concierge se mit en devoir de me reconduire à mon cachot ; je le suivis. Une des personnes qui composaient la commission (M. de Boyenval), et que je voyais pour la première fois, s’avança vers moi, je crus que c’était dans l’intention de fermer la porte de la salle au moment de ma sortie. Combien je me trompais ! En effet lorsqu’il fut assez près pour n’être entendu que de moi, il me dit à la hâte : « Votre sort intéresse ; cela ne sera pas long. » On peut juger de l’impression que me causa cette annonce inattendue.

Manuel était de retour ; il donna, comme procureur syndic de la Commune, ses conclusions sur cet interrogatoire ; elles tendaient à mon élargissement. Mais, d’après une nouvelle délibération de la Commune, tout prisonnier devait passer par l’examen d’un jury ; il me déchargea de toute accusation, et me fit mettre en liberté.

L’un des municipaux, nommé Dangé, qui a péri