Page:François Hüe - Souvenirs du Baron Hüe publiés par le baron de Maricourt, 1903.djvu/207

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d’hui ? Leur vernis cache souvent de vilaines choses.

» Le Roi n’ignorait pas les plaisanteries que la jeunesse de la Cour se permettait sur ses manières : il méprisait sa critique.

» Dans mon ministère, je ne le vis ordonner ou approuver aucune dépense superflue.

» — Soyons, disait-il à ses ministres, avares dispensateurs du trésor public ; il est le prix des sueurs et quelquefois des larmes du peuple.

» Malheureusement tous ses ministres ne partagèrent pas ce sentiment.

» J’ai souvent admiré l’opinion flatteuse que le Roi avait de sa nation, il mettait de l’orgueil à rappeler et à compter les grands hommes qu’elle a produits. Il ordonna de rassembler leurs statues dans la galerie du Louvre, le ciseau des meilleurs artistes fut employé à les exécuter. C’était offrir aux talents et aux vertus un objet d’émulation, et aux arts un moyen d’encouragement.

» — Je veux avoir sous les yeux, me disait Sa Majesté, les images de ceux à qui la France doit sa gloire ; les voir chaque jour sera pour moi une leçon et une jouissance.

» Le Roi fit modeler a la manufacture de porcelaine de Sèvres ces statues en proportions