Page:François Hüe - Souvenirs du Baron Hüe publiés par le baron de Maricourt, 1903.djvu/212

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court aucun danger. Sa cause est si juste et les moyens de défense si victorieux !

» — Non, ils me feront périr. N’importe ! Ce sera gagner ma cause que de laisser une mémoire sans tache. Occupons-nous de mes moyens de défense.

» Ensuite le Roi me questionne sur MM. Tronchet et de Sèze, mes adjoints. Le premier, ayant été membre et président de l’Assemblée constituante, lui était connu. Il me demanda quelques renseignements sur M. de Sèze qu’il ne connaissait que comme un avocat renommé.

Lorsque le Roi fut conduit à l’Assemblée dite Convention nationale, pour y être interrogé, on le fit attendre vingt-trois minutes dans une salle qui précédait la barre de l’Assemblée. Sa Majesté se promenait. MM. de Sèze et Tronchet se tenaient, ainsi que moi, à quelque distance du Roi. Il m’adressait de temps à autre la parole ; j’employais à lui répondre, les mots Sire, Votre Majesté. Treilhard, l’un des députés, entra tout à coup, et, furieux d’entendre les expressions dont je me servais en parlant du Roi, il se plaça entre lui et moi.

» — Qui vous rend donc si hardi, me dit-il, de prononcer ici des mots que la Convention a proscrits ?