retire aujourd’hui l’asile qu’il m’avait donné, sa générosité me laisse les moyens de pourvoir à leur subsistance.
Je suivis la famille royale dans la petite ville de Memel[1], en Prusse, où elle obtint une précaire hospitalité du roi, après un voyage qui fut une longue suite de souffrances. La détresse du Roi et celle de Madame, en arrivant à Memel était à son comble. Ils n’avaient pas pour deux mois de subsistance.
Au moment du départ de Mittau, l’ordre de l’Empereur pour le payement de cent mille roubles, montant d’une demi-année du traitement du roi, venait d’arriver à Riga. Cette assurance de la continuation et de l’exactitude des payements de cette pension était déjà annoncée à Sa Majesté, de la part de l’Empereur par l’organe de M. le comte de Pahlen. Dans l’embarras et la précipitation des apprêts, on chercha promptement de l’argent à Riga, afin de pouvoir se mettre en route. Des banquiers, sur la connaissance de l’ordre de payement de cent mille roubles, certifié par écrit par le
- ↑ Chef-lieu de la province du même nom, Prusse orientale.