Page:François Hüe - Souvenirs du Baron Hüe publiés par le baron de Maricourt, 1903.djvu/288

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mais il n’est pas sans quelque regret : je connais vos forces. Je sais qu’elles répondent mal à ce courage qui, dans un terrible moment, vous a mérité la plus noble récompense pour un véritable Français. Je crains donc que votre santé ne souffre du voyage que vous allez faire, mais vous m’êtes nécessaire et je me flatte qu’à l’ordinaire le moral soutiendra chez vous le physique. Vous n’avez pas, besoin d’exemple. Autrement je vous dirais : voyez auprès de moi. Rendez-vous donc sans délai à Mittau. Je me réfère pour le détail aux ordres que je vous fais passer aujourd’hui.

» Adieu, mon cher Hüe,
» louis. »

En rentrant dans les États d’Alexandre Ier, le Roi prit de minutieuses précautions pour ne pas déplaire a son hôte. Pour répondre à la confiance que l’Empereur lui accordait relativement à l’introduction de ses effets dans l’Empire, Sa Majesté m’ordonna, dès qu’ayant obéi à ses ordres je l’eus rejointe à Mittau, de faire moi-même la visite de tous les ballots lui appartenant, ainsi que ceux des princes arrivant en Russie par voie de mer ou de terre, afin d’étre bien certain qu’il ne s’en ren-