Page:François Hüe - Souvenirs du Baron Hüe publiés par le baron de Maricourt, 1903.djvu/85

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Pressé par ces considérations, le Roi, surmontant son extrême répugnance, consentit à se réfugier à l’Assemblée. « Donnons, dit-il, cette dernière marque de notre amour pour le peuple. » À l’instant Sa Majesté ordonna que les portes du château fussent ouvertes, et qu’on s’abstînt de toute hostilité.

Le Roi fut accompagné de ses ministres, au nombre de six, et de MM. le prince de Poix, le duc de Choiseul, les comtes d’Haussonville, de Viomesnil, d’Hervilly, de Pont-l’Abbé, le marquis de Briges, le chevalier de Fleurieu, le vicomte de Saint-Priest, le marquis de Nantouillet, MM. de Fresnes et de Salaignac, écuyers de main du Roi, et de Saint-Pardoux, écuyer de main de Madame Élisabeth. La marquise de Tourzel accompagnait M. le Dauphin.

Peu d’instants après le départ, M. de Clermont avait ouï dire que le Roi se rendait à l’Assemblée. Tout en se refusant à le croire, il courut cependant avec précipitation dans le cabinet, où il entra l’épée nue à la main, joignit la Reine et s’écria :

— Comment, Madame ! après ce que Votre Majesté m’a dit il y a trois heures…

— Que voulez-vous, lui dit-elle, le Roi va à