Page:France - Saint Yves.djvu/100

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et official, à moins d’admettre qu’il continua cette dernière fonction pendant son rectorat de Trédrez et de Louannec, ce qui paraît, d’ailleurs, encore assez probable. Nous rapporterons donc à l’époque de sa vie où il plaidait à Tréguier, quelques causes, sans date certaine, que nous avons relevées au courant de la procédure pour la canonisation.

Il s’agit d’abord d’un gentilhomme pauvre, nommé Richard le Roux, de la paroisse de Trédrez. Richard était en procès contre Yves, abbé de Notre-Dame du Relec, au diocèse de Léon. La pauvreté de sa maison ne lui permettait pas de poursuivre sa cause, et il allait perdre toute sa fortune. Ayant entendu parler de la générosité et du talent d’Yves de Kermartin, il alla le trouver et le supplia de lui venir en aide pour’l'amour de Dieu. Yves lui demanda si sa cause était juste. « Je le crois, du moins, répondit Richard, et je suis prêt à l’affirmer sur la foi du serment. » C’est ce qu’il fut obligé de faire, avant que son avocat prît en main sa défense. Il entreprit donc ce procès, assez difficile à cause de l’influence de l’abbé du Relec, et le poursuivit d’appel en appel, à ses propres frais, jusqu’à ce qu’il ne l’eût gagné. Cette famille, très riche aujourd’hui, au pays de Lannion,