Page:France - Saint Yves.djvu/225

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de nouveau sur son cheval, et elle s’éloignait dans la plus grande tristesse. Avant de perdre de vue le clocher de Tréguier, elle voulut jeter encore une dernière fois les yeux sur cette église bénie où reposait le corps de celui qu’elle avait invoqué en vain. « Grand saint Yves, s’écria-t-elle, il sera donc dit que vous n’aurez pas pu guérir une pauvre femme comme moi ! Que dirai-je dans mon pays quand on parlera de votre puissance. Oh ! que je voudrais vous devoir ma guérison ! » Comme elle disait ces mots, elle se vit environnée d’une grande lumière ; une chaleur bienfaisante se répandit dans ses membres engourdis : c’était la guérison. La pauvre femme descendit seule de cheval et retourna à pied de Pontlosquet à Tréguier, pour rendre grâces au bienheureux et prier sur son tombeau. Elle est venue elle-même, avec les personnes qui l’accompagnaient, attester ce prodige devant les commissaires de l’enquête. Pareille grâce fut obtenue par un homme de Guérande, qui priait depuis cinq semaines dans l’église de Tréguier et était perclus des deux jambes.

Un noble Espagnol de Fontarabie, nommé Don Miguel, ayant craché dans la main d’un pauvre qui lui demandait l’aumône au nom de Dieu et de saint