Page:France - Saint Yves.djvu/233

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illustre compatriote, les combla de bonheur, et ils se résignèrent à attendre avec patience le moment où l’Eglise prononcerait elle-même sur la sainteté de celui que tant de miracles signalaient à la vénération des fidèles.

Benoît XII, de douce et sainte mémoire, passa très peu de temps sur le siège apostolique, et la guerre de Bretagne, avec ses alternatives de succès et de revers, divisant de plus en plus les esprits, la cause de saint Yves parut encore oubliée. Cependant, au milieu d’une trêve, les Bretons crurent que la protection de leur saint compatriote pourrait mettre fin à tant de calamités. Pour cela il fallait poursuivre le procès de sa canonisation. Il n’était que temps d’y songer. Les Anglais avaient en effet ravagé Tréguier, mais ils avaient respecté le tombeau de saint Yves et tous les ex-voto qui y étaient déposés. Lannion fut sauvé par le courage de Geffroy de Pontblanc, mais la Roche-Derrien avait été tour à tour prise et reprise par Charles de Blois et Jeanne de Montfort.

Charles de Blois, le duc régnant dont parle le Souverain Pontife, profita d’un moment de paix pour se rendre à Avignon, en 1344, et solliciter lui-même la conclusion de cette cause, toujours