Page:France - Saint Yves.djvu/244

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voqua le clergé et le peuple, pour donner à cette cérémonie tout l’éclat demandé par le Saint-Siège. Le jour en fut fixé au vingt-neuf octobre de cette même année 1347. Le peuple s’y rendit en foule, tant on était pressé de voir le corps vénéré de celui qu’on invoquait déjà depuis longtemps avec tant de confiance et de succès. La pierre sépulcrale ayant été enlevée et la terre écartée, on découvrit les ossements du bienheureux : tous les yeux se remplirent de larmes de joie, et de tous côtés éclatèrent des chants et des hymnes en son honneur. Ce fut le premier pardon de saint Yves, comme on le dit au pays de Tréguier, et une fête magnifique pour la Bretagne. Saint Yves allait être désormais pour elle ce qu’était le roi Arthur pour nos ancêtres, le protecteur et l’espoir du peuple et la gloire éternelle de la nation.

Le corps du saint avait payé son tribut à la nature : il était retourné en poussière à l’exception des ossements qui étaient parfaitement conservés. On les exposa pendant plusieurs jours à la vénération des fidèles et l’on fut témoin, dit le Propre de Tréguier, de plusieurs prodiges merveilleux : une vertu miraculeuse sortait du corps du saint et plusieurs malades furent guéris ! Le