Page:France - Saint Yves.djvu/247

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le pèlerinage de son tombeau, encore nu-pieds comme la première fois. C’était un an avant la bataille d’Auray où il perdit la vie. Mgr Even de Bégaignon, qui était alors évêque de Tréguier, lui donna généreusement de grandes parcelles des reliques de saint Yves, dont le prince envoya une partie à son cousin Hugues de Lusignan roi de Chypre, qui en avait demandé en reconnaissance d’un miracle opéré en sa faveur, par la protection du saint breton.

Charles distribua le reste de son présent entre plusieurs églises de Bretagne, et lui-même voulut porter nu-pieds ces reliques avec une grande solennité et un pieux respect, jusqu’au sommet du rocher où est bâtie Notre-Dame de Lamballe, et aux Augustins de la même ville. À Rennes, il plaça avec la même dévotion, à trois jours consécutifs, suivant encore la procession nu-pieds, des esquilles des reliques de saint Yves à l’église cathédrale, dans laquelle il avait déjà bâti à ce saint une chapelle, dotée de trente livres de rentes ; puis à l’abbaye de Saint-Georges et à celle de Saint-Melaine. Chaque procession, continue M. Ropartz, partant de la cité, parcourait la plus grande partie de la ville, et le peuple, suivant les traces ensanglantées