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§ XVIII. — Culte de saint Yves en Bretagne.

Les deux princes qui étaient en lutte armée pour la possession du duché de Bretagne étaient aussi les plus zélés pour le culte de saint Yves. Charles de Blois, nous l’avons dit, avait fait le voyage d’Avignon pour solliciter sa canonisation. Outre qu’il fit à deux reprises différentes le pèlerinage à pied au tombeau du bienheureux, il porta constamment sur lui une épitoge qui avait appartenu au saint prêtre, et quand il fut tué à la bataille d’Auray, il fut trouvé revêtu du cilice qui peut bien avoir été celui de saint Yves. De plus, pendant sa captivité en Angleterre, dit le Frère Derrien cordelier de Guingamp, il rédigea une vie de ce saint qu’il comparait à tous les ordres des bienheureux.

Le fils de son compétiteur, le duc Jean V, doit être compté parmi les plus dévots à saint Yves. Ce prince, petit-fils de Jean de Montfort, consacra sa vie à réparer les maux infinis que l’interminable guerre de succession avait faits au pays, et son règne ne fut guère troublé que par l’attentat de Penthièvre, petit-fils de Charles de Blois, qui n’était qu’une revanche de la trahison du château de l’Her-