Page:France - Saint Yves.djvu/262

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Il n’est pas facile d’après cette description de se faire une idée bien exacte de l’ancien tombeau de saint Yves. Il en ressort seulement qu’il y avait un cercueil Surmonté de la statue du saint couchée recouvert d’un dôme soutenu par quatre colonnes le tout de pierre blanche albâtre ou tuffeau blanc qu’on apportait des côtes de Normandie et qui était d’un travail facile. Le tout était rehaussé d’ornements en argent doré d’une très grande richesse ; c’est ce qui tenta sans doute la rapacité du bataillon du district d’Etampes envoyé en 1794 pour réprimer les tendances d’incivisme dont les habitants de Tréguier s’étaient rendus coupables aux yeux de la Convention. Ils avaient repoussé à des reprises différentes les gardes nationales de Dinan, de Guingamp et de Pontrieux, expédiées dans le même but ; mais ils durent céder devant ces huit cents hommes d’une brutalité inouïe qui causèrent à Tréguier des dégâts irréparables.

Ce bataillon commença par détruire le calvaire érigé vis-à-vis de l’église de Saint-Michel ; mais le nom est toujours resté à cette place et aux quelques maisons qui l’entourent : on les appelle encore tyer ar c’halvar, maisons du Calvaire. Caserné à l’évêché et aux Ursulines, il dévasta ces deux magnifiques