Page:France - Saint Yves.djvu/265

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un délire de fureur et de haine contre Dieu et sa religion sainte. Il fallut bien du temps pour réparer de telles ruines, beaucoup de larmes et de sang pour apaiser le ciel ! Enfin, après cet orage épouvantable, Dieu fit luire encore sur notre pays dévasté quelques jours sereins. On en profita pour faire disparaître les traces de nos malheureuses discordes. La cathédrale de Tréguier, purifiée de tant d’horreurs, vit recommencer ses belles fêtes de saint Tugdual et de saint Yves, mais avec beaucoup moins d’éclat. Le trône de ses évêques était brisé et jeté aux vents.

En déblayant l’église, on enleva même ce qui restait du tombeau de notre grand saint, et ses reliques, heureusement retrouvées, durent être reléguées dans une armoire de la sacristie ! Monseigneur de Quélen, pour réparer ces outrages faits à Saint Yves, fit confectionner à Paris un très beau reliquaire en bronze doré pour renfermer ses restes vénérés. M. l’abbé Tresvaux qui, comme Monseigneur de Quélen, avait été vicaire à Tréguier, devenu chanoine de la métropole de Paris, a fait élever à ses frais un sarcophage en terre cuite, bien modeste, sans doute, mais précieux hommage aussi de sa piété pour saint Yves.