Page:France - Saint Yves.djvu/272

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on voulut en faire une paroisse. Le recteur qui desservait alternativement les deux chapelles, avait eu le malheur de prêter le serment à la Constitution civile du clergé, mais il était rentré dans le giron de l’Église. On lui laissa le choix de l’une des deux chapelles pour église paroissiale, mais l’autre devait être démolie pour empêcher toute scission ultérieure.

C’était une bien dure épreuve imposée au pauvre curé ! Il vénérait saint Yves qui était son patron ; et comme il avait un peu erré dans la foi, ce n’était pas trop d’avoir un bon avocat, quand viendrait le jour suprême. Mais la Sainte Vierge est la Mère de Dieu, le refuge des pécheurs et une avocate non moins puissante et plus tendre encore, puisqu’elle est notre mère. Il pria donc toute la nuit, et le lendemain il opta pour Notre-Dame des Fontaines. C’est aujourd’hui la patronne de cette jeune paroisse qui célèbre son pardon avec un éclat tout particulier et une merveilleuse solennité. Saint Yves n’en aura pas voulu à ce curé, et, au besoin, il sera venu en aide à la Sainte Vierge, pour gagner sa cause auprès de Dieu ; mais les bretons reprocheront toujours aux habitants de la nouvelle ville, de s’être crus obligés d’obéir à ce vœu et d’avoir