Page:France - Saint Yves.djvu/301

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imposant jusqu’à l’église, et après s’être prosterné sur le tombeau du saint, il chanta la grand’messe et prêcha avec cette éloquence du cœur et cette onction qui sont restées populaires dans les paroisses qu’il a évangélisées. Vincent mourut l’année suivante, à Vannes, comme s’il ne lui manquait que de voir saint Yves sur la terre pour aller le rejoindre au ciel !

Vincent Ferrier avait été à Nantes le directeur spirituel de Jeanne de France, mère du duc Pierre II. C’est pour cette raison et à cause de son éminente sainteté, que la bonne duchesse Françoise d’Amboise avait toujours eu pour lui la plus grande vénération. Jean V, son aïeul, avait fait commencer la procédure de la canonisation du saint missionnaire ; mais sa mort en interrompit le cours, et la duchesse, en se prosternant sur le tombeau de saint Yves, le pria d’aider son mari à reprendre cette cause qui lui tenait tant à cœur. Sa prière fut exaucée, car le duc eut aussi la même pensée, et demanda de son côté cette grâce, par l’entremise du saint prêtre de Tréguier. Dès qu’il fut de retour à Nantes, il écrivit au général des Frères-Prêcheurs, pour le prier de l’accompagner auprès du Souverain Pontife, et de solliciter avec lui la canonisation de